vendredi 16 décembre 2016

de Charybde en Scylla : Extrait 23

Fini, finished, fertig, terminado, oetta, klaar, bref J'AI TERMINE

C'est pas fort ça ? Le jour de mon anniversaire en plus ! Je suis vraiment trop forte !

Sinon, ne serait pas l'heure du.... Bilan hebdomadaire ! 
Et dernier bilan du coup, parce que dès la semaine prochaine j'entame les corrections et, mon Dieu, il y en a un paquet de prévues (sans compter toutes celles que je vais découvrir :psycho: ).

Ce que donne la bête (pour le moment) :
191 pages - Environ 98000 mots (mon Word met trop de temps pour compter, ça me saoule) <- J'avais dit dans les 100 000 comme quoi j'avais du flair !
19 chapitres + 4 chapitres bonus

Extrait 23  :
Chapitre 18 - SCYLLA

Il s'agit d'un deuxième extrait issu de ce long chapitre mais cette fois, c'est un flash-back.

Sa mère porte sa robe blanche à dentelles. Celle qu’elle affectionne tant. Ses cheveux blonds ont été détachés. 
Jake n’avait pas encore eu la chance de rencontrer l’homme ou il ne s’en souvenait plus. Il avait hâte aussi de découvrir l’endroit où il vivait, si loin de la grande ville qu’il avait toujours connue. 
Et il n’a pas été déçu. Le ranch lui est apparu comme un véritable parc d’attraction avec ses machines agricoles et ses animaux. L’enfant d’alors ne s’est jamais senti aussi curieux et merveilleux. Avant de découvrir les montagnes. Sa mère l’a réveillé aux aurores pour aller marcher.  Il s’st dépêcher de s’habiller et de boire son bol de lait, tout impatient de découvrir cette nature inconnue. Son oncle est déjà dehors, en train de s’occuper du bétail. Il a l’air fatigué. Jake l’a entendu parler jusque tard dans la nuit avec sa mère. Il ne sait pas de quoi ils ont discuté. Des histoires de grandes personnes qui ne le concernent pas. Il s’en fiche. Il a hâte de partir, d’atteindre le sommet de la montagne. Il marche vite, galope dans les montées, même les plus raides, doit souvent attendre sa maman qui traîne derrière. Enfin ils arrivent sur la cime. La vue est splendide. Ils ont réussi. Jake savoure l’instant avec toute la fierté que peuvent avoir les enfants lorsqu’ils atteignent leur objectif. Pour lui, c’est une véritable victoire et le panorama, trois-cent soixante degrés de paysage époustouflant, est son trophée. Les yeux écarquillés il savoure son triomphe. Il ne peut s’empêcher de sourire. Pourtant il va bien falloir partir. Il commence déjà à avoir froid. Ils n’ont pas prévu de pull pour se réchauffer. Ils ont fini la bouteille d’eau qu’ils ont emportée. Plutôt que de redescendre par le sentier qu’ils ont emprunté à l’aller, sa mère l’emmène sur le chemin de crête. Ainsi il peut continuer à profiter de la vue. Ils avancent rapidement jusqu’à arriver à une croix. Alors, elle s’arrête. Fait face au symbole. Son expression jusque-là enthousiaste et rieuse devient morose. Elle se tourne vers lui et Jake réalise alors qu’elle est en train de pleurer.
— Mon chéri, a-t-elle dit. Je suis désolée.
Elle le prend par la main, le tire vers la croix qu’elle regarde à nouveau. Les larmes n’ont pas cessé de couler. Elles ruissèlent plus abondamment encore. Jake ne comprend pas. Il serre toujours sa main, la regarde, lui demande ce qui ne va pas. Elle hoquète, met du temps à répondre.
— Nous ne pouvons plus vivre ainsi, explique-t-elle enfin.
Jamais il n’a vu une telle détresse dans son regard. Il sent que quelque chose s’est brisé en elle, quelque chose qui ne peut pas être réparé. Il sent aussi qu’en cet instant quelque chose de grave est sur le point de se produire et qu’ensuite rien ne sera plus jamais pareil.
Elle s’approche de la croix. Sa main droite tient toujours la sienne. De l’autre, elle vient toucher le bois lisse du symbole chrétien.
Je suis désolée, dit-elle encore avant de dépasser le calvaire. Jake est forcé de la suivre, il ne comprend pas où elle veut aller. Après la croix il n’y a plus que quelque mètre de verdure avant le précipice… Elle continue d’avancer. Au fur et à mesure qu’ils se rapprochent du vide, l’enfant tente de ralentir. Il pose des questions, se met à crier lorsque sa mère refuse d’y répondre. Elle ne le regarde même pas. Ses yeux embués se contentent de fixer l’horizon.
Finalement, elle parle : 
— Il est temps, à présent.
Elle resserre sa prise, l’attire à elle. Jake refuse d’avancer. Il force de son poids pour lui résister. Alors elle se tourne vers lui et il ne reconnait pas son visage.
— Je dois le faire ! hurle-t-elle.
Il a peur soudain. Comme jamais il a eu peur. Quelque chose ne va pas avec elle et c’est très grave, il le sait. Elle le saisit à deux mains, tente de l’approcher au bord du ravin. Il continue à résister et elle, elle crie. Elle hurle à plein poumons.
— Nous devons partir, nous devons trouver notre salut !
Mais ça n’a pas de sens ! Car ce qu’elle veut, c’est qu’ils tombent dans ce gouffre. Jake est très jeune mais il sait bien que la chute sera mortelle. Mais alors pourquoi sa mère fait-elle cela, pourquoi veut-elle lui faire du mal ? Il s’est mis à crier, lui aussi, à pleurer même. Tous deux s’invectivent sans s’entendre, sans se comprendre tant leurs voix sont étouffées par leurs sanglots. Pourtant aucun ne veut céder.  Elle l’attrape enfin par les bras. Ils sont maintenant tout près de l’abime. Jake tremble, il sent que qu’elle va parvenir à le faire chuter. Elle est plus forte que lui. Alors il réagit. Il lui donne un coup de pied avec toute l’énergie qu’il lui reste. Elle recule, surprise. 
Il s’avance et la pousse.
Sa bouche est entrouverte alors qu’elle chute.


jeudi 8 décembre 2016

de Charybde en Scylla : Extrait 22

Le bilan hebdomadaire !


Pas beaucoup avancé cette semaine, trop de RDV, trop de choses à faire... mais j'approche quand même de la fin... Mon objectif : finir le premier jet avant les fêtes de Noël.

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181 pages (environ) écrites - 93 573 mots
Chapitre 18 en cours


Extrait 21
CHAPITRE 18 : SCYLLA



Comme d'hab il s'agit d'un premier jet non relu, alors soyez indulgents...

Note : Jake est de nouveau de retour dans Scylla avec Williams et Gabriel. Ils sont sur une crête, devant une croix. Williams a choisi cette endroit puor confronter Jake à ses souvenirs.



Rien à faire. Williams refuse de céder et l’heure tourne. Bientôt il sera trop tard et Christina et Joy mourront.
— Je ne sais pas, murmure-t-il défait. Je ne m’en souviens pas.
Il y a un cercueil dans la nef. Un cercueil noir, laqué. Quelques rayons de soleil traversent les vitraux colorés de l’Église et viennent se réfléchir à sa surface. Le couvercle est relevé. Il la voit. Elle est toujours belle. On dirait qu’elle dort.
L’image mentale cesse. Jake fronce les yeux.
— De quoi est-ce que vous vous souvenez ? demande Williams d’une voix très douce.
— De son enterrement. Je crois qu’il y avait beaucoup de monde mais je n’y ai pas vraiment fait attention. Je ne regardais qu’elle.
Sa Némésis hoche la tête.
— Oui.
— Elle était habillée en blanc… C’est bien ça ?
Il ne sait pas pourquoi il lui pose la question. À sa connaissance, Williams n’avait pas assisté à l’office. Pourtant cela expliquerait comment il peut connaître tous ses détails sur elle.
— Une robe blanche avec des dentelles, confirme ce dernier.
Alors Jake a un flash. L’image du corps inerte s’impose de nouveau dans son esprit. Il voit la robe, une jolie robe blanche qu’elle aimait porter l’été lorsqu’ils recevaient. Sa mère avait toujours été très mondaine. Elle aimait les cocktails et les garden partys. Cette tenue-là était une de ses préférées.
Ses cheveux sont ramenés en arrière et retenus par un chignon. Aucune mèche ne s’en est échappée.
Elle qui aimait pourtant les sentir voler avec le vent. C’est ce qu’elle disait. C’est ce qu’elle a dit ce jour-là, sur la montagne.
Quand elle est allée avec lui sur la montagne.
Il y avait une brise soutenue. Un courant d’air qui avait soulevé sa chevelure blonde, libre de tout lien. Elle avait ri quand les mèches folles s’étaient plaquées contre son visage. Jake avait ri aussi, il s’était moqué, gentiment. Alors elle avait dit que ses cheveux volaient avec le vent et que ça faisait du bien.
Parce qu’ils étaient libres. Parce qu’il n’y avait plus d’entrave, sociale ou familiale. Ils pouvaient faire tout ce qu’ils voulaient ici…
Il revient brusquement à la réalité. Williams et Gabriel le contemplent avec attention. Tous deux semblent guetter sa réaction. Il a dû rester silencieux bien trop longtemps.
— Jake ?
— Qu’est-ce que vous avez vu ? veut savoir Williams.
Il n’a plus aucune raison de mentir ou de cacher la vérité. Il n’y a pas que sa vie qui est en jeu.
— Nous étions… ici ?
Il regarde autour de lui. La crête, l’herbe jaunie, les pierres, le panorama splendide qui les entoure. La croix.
Il lui semble la reconnaître. Pourtant ça fait tellement longtemps.
Il est déjà revenu au sur le mont Diller depuis sa mort, grâce à son oncle, mais jamais il n’a poursuivi le chemin jusqu’à cette croix.
— Non, c’est impossible. Ma mère ne m’a jamais amené ici. Elle est toujours restée à New-York et nous passions toutes nos vacances et week-ends dans les Hampton.
— Si vous êtes venu, confirme pourtant Williams. Vous êtes venu une fois avec elle.
— Pour voir mon oncle ?
Williams opine.
— Je ne m’en souviens pas. Pourquoi est-ce que je n’arrive pas à m’en souvenir ?
— Parce que c’est ici qu’elle est morte.


jeudi 1 décembre 2016

de Charybde en Scylla : Extrait 21

Le bilan hebdomadaire !

J'essaie de tenir le cap. Les derniers chapitres ne vont pas tarder à apparaître. Tant mieux parce que je fatigue, surtout quand je pense à la tonne de corrections qui m'attend...

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175 pages écrites - 90 534 mots
Chapitre 18 en cours


Extrait 21
CHAPITRE BONUS : MESSENE



— C’est ridicule !
Il se trouve dans la maison sur la plage. Christina est avec lui. La jeune femme fulmine. Elle porte seulement un débardeur rose pâle et un jean délavé qu’elle a enfilé à la va-vite. Ses bras font de grands gestes tant l’emportement la consume.
— Bien sûr que ça l’est. Si tu n’es pas contente, tu sais où se trouve la sortie, se contente-t-il de répondre d’un ton blasé.
Son attitude éveille un peu plus sa colère. Les joues rougies, elle s’approche de lui, le doigt — levé.
Non. Ça te ferait trop plaisir. C’est ce que tu voudrais, hein ? Comme ça, il n’y aurait plus de problème ! C’est ça le problème avec toi, Jake. Tu fuis au lieu d’affronter la réalité.
— Quelle réalité ? Tout ceci, ce week-end était une très mauvaise idée. Je l’avais déjà dit à l’époque et pourtant on a quand même essayé. Et, devine quoi ? Ça l’est !
— Le problème c’est toi et le fait que tu n’acceptes pas ma relation avec Gabriel.
— Bien sûr que non je ne l’accepte pas !
Elle soupire. Semble se calmer un peu. C’est peut-être son honnêteté, peu commune il faut l’avouer, qui en est la cause.
— Je ne peux pas rompre avec lui, murmure-t-elle, maintenant amère.
— Je sais.
— Je l’aime.
— Je sais.
Ces mots le font souffrir, tout autant qu’elle. Les lèvres pincées, elle relève vers lui un regard brillant de larmes à peine contenues.
— Tu sais que j’éprouve aussi quelque chose pour toi.
(…)
Elle s’approche encore un peu, les bras croisés contre sa poitrine. Comme elle a l’air vulnérable soudain !
— Alors qu’est-ce qu’on fait ?
— Rien. On ne fait absolument rien.
(…)
Il referme la bouche et sort, marche jusqu’à sa voiture dans un état de semi-transe, s’installe au volant, met le contact. Le vrombissement sonore ne parvient pas à l’apaiser. Il a besoin de plus. Il ne veut plus y penser. Il ne veut plus penser à rien.
Il écrase l’accélérateur, fait une marche arrière un peu périlleuse. À travers la vitre, il aperçoit la voiture de Gabriel qui revient. Son ami klaxonne mais Jake poursuit le demi-tour qu’il a entamé. Leurs regards se croisent. Gabriel a l’air surpris, il lui adresse un signe auquel il ne répond pas. Jake accélère, s’élance à travers la route qui part de la maison pour rejoindre ensuite le chemin qui conduit vers le sommet de la colline. La route est dangereusement sinueuse mais il ne lâche pas le pied, poursuit son ascension comme s’il était poursuivi par le diable lui-même. En fait c’est Gabriel qui le suit. Il peut voir le break rouge de son ami à travers le rétroviseur. Il ne comprend pas. Bien sûr qu’il ne comprend pas. Son attitude doit paraître complètement folle. D’ailleurs il se demande s’il n’est pas en train de péter les plombs.
Il accélère encore.
(…)
Il arrive maintenant au sommet. Le dernier virage est pratiquement en tête d’épingle. Il commence à appuyer sur le frein.
Il commence à appuyer sur le frein.
Son pied se relâche.
La voiture continue sa course à toute vitesse.
Elle fonce droit dans le vide.
Il y a un blanc, le temps de survoler les flots, puis vient le crash.

jeudi 24 novembre 2016

de Charybde en Scylla : Extrait 20


Le bilan hebdomadaire !

Toujours sur ma lancée... j'essaie d'écrire en moyenne 4000 mots chaque semaine. C'est pas toujorus facile,s urtout que je me rend compte que j'ai lancé beaucoup d'énigmes dans ce roman et que je dois donner leur réponse en peu de chapitres :)
Bref j'aurai bien besoin de votre soutien et de chocolat pour poursuivre !


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166 pages écrites - 86 537 mots
Chapitre bonus (entre le 16 et le 17) en cours


Extrait 20
CHAPITRE 15 - CHARYBDE



1ère partie
Note : Jake est de nouveau à l'hôpotal et passe un scanner


Les techniciens l’aident à s’allonger sur la rampe avant de lui indiquer la position à prendre. Suivent les consignes habituelles que Jake va finir par connaître par cœur, avant qu’ils ne regagnent la pièce attenant. Le poste de contrôle en quelque sorte. Le banc sur lequel il repose s’avance de quelques centimètres. Maintenant sa tête se trouve bien au centre du cylindre. Il entend la machine s’enclencher. Toutes sortes de bruits, aigus, graves, métalliques ou non, s’élèvent les uns après les autres. Une symphonie médicale, véritable ode aux nouvelles technologies qui vont peut-être le sauver. Les sons variés cessent soudain pour être remplacé par un martèlement proche de celui d’un marteau-piqueur. Beaucoup moins agréable. Jake s’efforce de se concentrer sur la machine. Il n’est pas claustrophobe, il n’a même pas peur. De l’appareillage, du moins. Pour le reste…
(…)
Il sent une démangeaison à la jambe mais bien sûr il n’a pas le droit de bouger.
— Nous avons bientôt fini, entend-il alors une voix prononcer à travers les haut-parleurs de la salle.
Mais la sensation empire et il a maintenant la furieuse envie de se gratter. À la jambe. Il réalise soudain qu’il s’agit encore d’une sensation fantôme, comme celle qu’il a eu la nuit précédente, à son retour de Scylla. La sensation désagréable s’étend peu à peu, pour atteindre tout le membre inexistant avant de contaminer son jumeau. Jake n’en peut plus. Il a envie, non il a besoin de toucher ! Même s’il sait qu’il n’y a rien.
(…)
Le bruit cesse. La porte s’ouvre. Il entend les deux hommes discuter, de vive-voix cette fois. Le son se rapproche.
— Je dois sortir ! dit-il dans un souffle.
Il n’a pas réalisé qu’il avait retenu sa respiration durant ces dernières secondes de torture.
Le banc commence à reculer. Dès que sa tête se trouve en dehors de l’alcôve, il se redresse, les mains en avant. Elles viennent se poser à l’endroit où devraient se trouver ses jambes. Elles ne sont pas là, bien sûr, pourtant il peut les sentir. Les fourmillements commencent à s’estomper mais il sent maintenant la peau, les muscles… Il le sent avec ses mains.


2ème partie
Note : Le médecin vient ensuite le voir pour lui annoncer les résultats

Une fois encore cette énigme infernale brille par son illogisme.
— Bien. Monsieur Sullivan ?
Il relève la tête, surpris par l’arrivée de Simmon qu’il n’avait pas entendu.
La porte était restée ouverte. Le médecin se trouve encore dans l’embrasure mais rentre aussitôt dans sa chambre. Dans ses mains se trouvent les clichés de son scanner. Des tas de petites images blanches, teintées  de couleurs vives. Impossible de savoir si le jaune pétard ou le rouge rubis sont de bon augure ou pas. De là où il est, c’est à peine si Jake arrive à reconnaitre la forme d’un cerveau sur les photos, alors de là essayer d’interpréter les résultats…
— Il n’y a pas de saignement, ni d’anévrisme, assure d’emblée le docteur qui doit bien sentir la fébrilité du jeune homme.
Cela le rassure mais Jake se doute que ce n’est pas tout. Le praticien affiche une tête des mauvais jours ce qui, dans son métier, n’est jamais bon signe.
— Toutefois le scanner révèle que la tumeur a grossi.
Jake hausse un sourcil.
— Elle a grossi ? En une nuit ?
Même lui en tant que béotien complet dans le domaine médical peut déterminer que ce n’est pas normal. Même si la découverte surprise de cette masse le jour précédent laisse supposer qu’elle n’était pas encore présente au moment de son accident et que, du coup, elle connaissait une croissance pour le moins rapide, cette soudaine poussée paraît tout de même très étrange.
— Elle a beaucoup grossi ? ajoute-t-il.
— Oui.
Le médecin semble gêné. Autre mauvais signe, qui ne vient qu’amplifier la sensation de malaise qui l’accable peu à peu.
— C’est bien ça le problème, poursuit Simmon. Elle a énormément progressé en seulement quelques heures.
— Par « énormément » vous entendez quoi ? demande Jake d’un ton un peu bourru.
Le stress le gagne franchement. Il ne cherche même plus à prendre des pincettes. Les leçons de politesse et de diplomatie ne lui sont plus d’aucune utilité. Il a juste besoin de savoir ! Même si cela signifie se prendre une autre mauvaise nouvelle dans la tête. Il n’est pas prêt mais il doit savoir.
— Elle a doublé de volume.



jeudi 17 novembre 2016

de Charybde en Scylla : Extrait 19

Le bilan hebdomadaire !
J'ai avancé comme une tortue cette semaine. La faute aux réunions et aux séances de rééduc. La semaine prochaine se sera pareil, avec en prime un rdv à l'hosto. Sinon côté taf, mon projet de reconversion est tombé à l'eau avant même d'avoir levé l'ancre. Mon agrément a été refusé, du coup je ne peux pas partir (dire que je venais de finir de monter mon dossier je suis dég.).


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157 pages écrites - 82 532 mots
Chapitre 15 en cours


Extrait 19
CHAPITRE 14 - SCYLLA



Note : Dans SCYLLA le petit groupe (Williams, Gabriel et jake) s'est arrêté sur la crète du mont Diller, devant une croix. Williams pousse Jake a parler de son passé et lui précise que sa mère n'est pas morte d'une méningite comme il l'affirme.


— Vous dites que c’est moi qui ait déposé ces cadeaux mais comment le savez-vous ? déclare-t-il, bien décidé à ne pas lâcher cette affaire.
— Je le sais, c’est tout. Vous devrez vous contenter de ça.
— Vous avez dit que ça avait un rapport avec mon passé. Comment le savez-vous ?
— Je sais tout de vous, monsieur Sullivan. Ces objets représentent votre enfance, ils constituent un lien direct avec votre mère.
— Arrêtez de parler d’elle ! hurle Jake, maintenant hors de lui.
— C’est pourtant le point d’orgue de cette histoire, monsieur Sullivan. Tout a commencé avec elle, avec sa mort pour être plus précis.
— Elle est morte d’une méningite ! répète Jake mais sa voix est tendue, blessée par les doutes qui commencent à l’assaillir.
— Vous savez bien que non. Vous vous l’êtes caché à vous-même, tant et si bien que vous avez fini par y croire. Vous êtes parvenu à altérer vos souvenirs alors. Cela a si bien fonctionné que vous avez d’ailleurs continué à le faire. Vous changez vos souvenirs quand cela vous chante, quand la réalité devient trop dure à supporter…
La gorge du jeune homme se noue douloureusement.
— Est-ce que c’est ce que je suis en train de faire ?
Il regarde autour de lui. Les montagnes majestueuses les entourent, les protègent, tout comme cette croix devant laquelle ils se tiennent. C’est un cadre parfait, bien trop idéal. Irréel.
Scylla n’est que chimère. Une utopie ou un cauchemar.
Le visage de Williams se fend alors d’une expression qu’il ne lui a encore jamais connue. On dirait presque de la compassion.
— En quelque sorte. Disons plutôt qu’il s’agit ici du résultat de toutes ces distorsions…
Jake se sent soudain étrangement calme. Oubliant Gabriel qui garde les yeux braqués sur lui, totalement perdu au milieu de ce dialogue qui n’a pour lui aucun sens, oubliant aussi Christina et Joy toujours enfermées dans le petit chalet et qui pourraient bientôt mourir, son esprit est désormais focalisé sur la seule personne de Williams. Il est prêt à savoir. Il veut entendre la vérité.
— Qu’est-il arrivé à ma mère ?
Il a du mal à faire sortir les mots tant sa gorge est contractée par l’anxiété. Il ne parvient même plus à respirer avant que son ennemi réponde.
—  Vous le savez très bien. Ce n’est pas à moi de vous le dire, de vous le rappeler.
(…)
C’est ainsi qu’elle est morte. Williams ne pourra pas lui faire croire le contraire.
Pourtant, il continue de chercher, de fouiller dans son esprit les quelques bribes de souvenirs qui y subsistent encore. Avant l’enterrement. Après ces moments de lecture.
Il se voit dehors avec elle. Il fait beau. Le soleil dore ses cheveux blonds qu’elle porte lâchés. Elle rit. Ils ne sont plus à New-York mais dans un champ. La surface herbeuse est ponctuée de quelques rochers épars. En se tournant il aperçoit une grosse marmotte courir rejoindre son terrier.
Ils sont à la montagne.
Sa mère est avec lui et ils sont à la montagne.
Les images cessent aussitôt. Face à lui, Williams n’a pas bougé d’un iota. Pas plus que Gabriel qui pourtant doit avoir des tonnes de questions à lui poser. Jake a aussi conscience que les vies de Christina et Joy se raccourcissent de plus en plus et qu’il perd du temps. Pourtant Williams veut qu’il passe par là, qu’il se souvienne. C’est sans doute le seul moyen pour qu’il les laisse partir.
— Écoutez, je n’ai pratiquement plus de souvenirs de cet période-là. Je me suis souvenu de son enterrement mais je ne me rappelle même pas du jour où on m’a appris sa mort.
— C’est normal je suppose, puisque vous y avez assisté.


jeudi 10 novembre 2016

de Charybde en Scylla : Extrait 18

Le bilan hebdomadaire !


Bon bah j'approche de la fin mine de rien. J'ai encore un chapitre SCYLLA a rédiger, un ou deux CHARYBDE, deux chapitres bonus (courts), un ITHAQUE et ce sera bon. Déjà le dernier chapitre que j'ai rédigé commence à lié différents éléments, mais il y a encore beaucoup de questions en suspent.

Du coup je poste aujourd'hui un extrait version charcutage de chapitre avec un bout du début, un du milieu et un de la fin avec des coupures un peu partout. j'espère que ça restera compréhensible.
Avec un peu de chance je pourrais en poster un second ce week-end.

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Chapitre 15 en cours


Extrait 18
CHAPITRE 13 - CHARYBDE


— Sans doute… Où est Gabriel ?
Il regarde autour de lui, s’attendant à trouver l’ancien sportif dans le bureau. Là où il se trouvait au moment de son « départ » inopiné.
— Votre ami ? Mais je n’en sais rien, répond-elle un peu surprise par sa question.
— Il est déjà parti ?
Le visage de Kaoru se pare d’une expression indéchiffrable.
— J’ignorais qu’il était venu… dit-elle d’un ton maintenant inquiet.
— Comment ça ? Vous ne l’avez pas vu ?
— Non.
Cette fois, c’est Jake qui se sent déboussolé. Même si Gabriel possède les clés, il reste peu probable qu’il s’en soit servi. Son ami est bien trop poli pour s’autoriser une telle hérésie, surtout en sachant que le propriétaire des lieux était, de toute manière, présent. Mais si Kaoru ne lui avait pas ouvert, alors comment était-il entré ?
Jake a soudain l’irrépressible envie de se taper la tête contre le mur.
(…)
La femme de ménage fronce les sourcils, pose ses mains sur ses hanches dans une pose tout à fait sérieuse.
— Hum… ce n’est pas logique tout ça. Je n’ai entendu personne sonner à la porte, et je ne lui ai pas ouvert, ça j’en suis sûre !
— Oui, je vous crois. Gabriel a un double mais je ne l’imagine pas entrer sans s’annoncer. En plus il est parti sans me prévenir.
Il a disparu d’un coup pendant l’un de ses « voyages », ce qui n’a peut-être rien d’une coïncidence. L’esprit de Jake s’embrume un peu plus. Il lui semble de plus en plus difficile de se concentrer ces derniers temps. Toutes ces informations ineptes et contradictoires viennent se bousculer sans cesse sa tête, l’empêchant de réfléchir correctement. À moins qu’il n’y parvienne pas pour la simple et bonne raison que l’explication à tout ceci n’ait rien de sensé.
Voilà qui le ramène à nouveau à l’une de ses théories fantasmagoriques. Peu importe laquelle.
Jake refuse toujours de les abandonner, même en sachant que tous ces phénomènes étranges ne doivent leur origine qu’à cette horrible tumeur.
— En tout cas, je vous confirme que je ne l’ai pas vu, ajoute Kaoru. Vous êtes sûr que vous allez bien ?
— Oui, pourquoi est-ce que vous n’arrêtez pas de me demander ça ?
Son ton est dur, plus qu’il l’a voulu. Plus que nécessaire. Et certainement plus que sa fidèle employée ne le mérite. Toutefois, le sentiment de colère qui l’anime depuis le début de cette histoire de visions, prend encore le dessus. Jake déteste perdre le contrôle et, les rares fois où ça peut lui arriver, il tâche toujours de trouver un responsable sur lequel rejeter sa propre frustration. C’est puéril mais il est bien loin d’être parfait.
(…)
— Je vous dis cela, monsieur, parce que vous venez de sortir de l’hôpital, que vous êtes encore en convalescence, que je vous trouve une mauvaise mine et parce que vous me parlez de votre ami qui n’est pas là et qui ne l’a peut-être jamais été.
(...)
Que doit-il croire ?
En qui peut-il accorder sa confiance ?
Est-il même encore en mesure de réfléchir, d’accorder la moindre foi en ce qu’il voit, ce qu’il entend.
Est-il d’ailleurs dans un monde réel, ou ce bureau a-t-il, lui aussi, été créé de toutes pièces ?
Sa tête tourne. Encore. Il sent la nausée revenir à la charge, prête à gagner une nouvelle fois la bataille. Un premier haut-le-cœur lui sert d’avertissement avant que son estomac ne se contracte bien plus violemment. Un jet de bile remonte jusque dans sa bouche avant d’être expulsé sur ses genoux. Il a à peine le temps de ressentir une sensation de dégoût causée par le liquide jaune et nauséabond qu’une nouvelle salve l’assaille. Il crache encore, cette fois en visant le sol. Non pas que ça change grand-chose à l’état de son pantalon, déjà bon pour un lavage à soixante degrés, mais il ne supporte pas cette sensation de chaleur putride sur ce qu’il lui reste de jambes.
(…)
Il voit d’abord des points. D’infimes point disséminés un peu partout, par milliers. Puis des ronds. Des ronds légers qui semblent voler. Comme des ballons de baudruche. Ou des bulles.
Puis vient le néant.

jeudi 27 octobre 2016

de Charybde en Scylla : Extrait 17


Le bilan hebdomadaire !

A nouveau dans Charybde. Je suis harcelée par le boulot en ce moment entre réunion à tout-va et reconversion professionnelle, du coup je n'ai vraiment plus beaucoup de temps pour écrire. Mais bon, je résiste !

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139 et quelques pages écrites - 73 707 mots
Chapitre 13 en cours


Extrait 17
CHAPITRE 12 - SCYLLA


Il est de retour.
Les murs boisés de la cabane de ranger l’encadrent de toute part, aussi menaçants que s’ils étaient sur le point de refermer sur lui. Jake comprend maintenant ce que peut ressentir un claustrophobe. Il ne faut qu’un instant, même pas une seconde entière, pour que son souffle ne se bloque dans sa gorge, que son pouls s’accélère.
Il est de retour.
Même la porte est en bois. Ce carcan lui fait penser aux pans d’un cercueil. Le sien, en l’occurrence. Il espère seulement ce que ce sentiment restera dans le domaine de l’imaginaire.
Et que ce monde n’est pas réel.
— Vous avez tout à fait raison, monsieur Sullivan.
Williams qui se tient face à lui, comme lorsqu’il a pu échapper la dernière fois à ce cauchemar trop réel, soulève un peu plus le terrible objet. Des fils aux couleurs variées l’entourent de part et d’autre pour venir se ficher sur le petit cadran central. Le minuteur, à ne pas en douter.
— Du C-4 pour être plus précis. Un explosif de type plastic, principalement connu à cause de son utilisation par l’armée mais aussi parce qu’on le voit souvent dans ces films d’action dont les jeunes raffolent…
— Merci mais si je veux des renseignements je peux me connecter à la page Wikipédia, rétorque Jake.
— De l’humour ? Dans cette situation ?
Williams sourit, à nouveau amusé par la réaction de son adversaire.
— Décidément, vous êtes incapable de tenir votre langue, même lorsque vous avez un genou à terre. Non, en fait c’est plutôt votre orgueil que vous êtes incapable de maîtriser.
Il s’approche. Dangereusement. En un instant, il se tient si prêt du jeune homme que ses lèvres effleurent presque son oreille lorsqu’il se met à chuchoter :
— Avouez que ça vous démange, hein ? Vous ne supportez pas d’être ainsi tenu en joue, en particulier par quelqu’un comme moi. Un simple quidam, seul de surcroit. Un homme banal, que vous n’auriez jamais remarqué… qu’en fait vous n’avez même pas remarqué. Avant que…
Il s’éloigne de quelques centimètres mais reste néanmoins trop prête pour que le jeune puisse apprécier ce soupçon de liberté.
— Avant que je ne vous fasse comprendre que vous n’êtes ni plus ni moins qu’un homme vous aussi. Mortel, fragile, et aussi impressionnable qu’un enfant. Peut-être même plus, car la maturité vous permet de comprendre la gravité de tout ceci.
À présent il regarde Jake droit dans les yeux.
— Quand on est jeune on n’y réfléchit pas vraiment, n’est-ce pas ? On ne se dit jamais « oh tiens, je devrais faire attention, car c’est dangereux. Je pourrais mourir. » Non. Ce concept n’existe pas pour nous à ce moment-là. On s’imagine éternel. On pense que tout le monde l’est, même nos parents. Regrettez-vous ce temps, monsieur Sullivan ?
— Assez…
Il crache ces mots entre ses dents tant les paroles de Williams lui font mal. Il n’a plus de doutes à présent, le randonneur connaît son passé. C’est forcément lui qui a déposé ce vase dans son bureau, ce livre dans sa chambre.
— Vous n’aimez pas parler du passé ?
C’est une question rhétorique, alors Jake ne prend pas la peine de répondre. Il n’en a pas vraiment la force, de toute manière. Il supporte toujours le regard inflexible de son ennemi. Des yeux durs, accablants. En colère.
— Bien sûr que non. Je sais que vous avez perdu votre mère. Les souvenirs de celle qui vous a mis au monde et élevé, du moins pendant quelques années, sont sans doute trop douloureux, malgré toutes ces années.
— Ça suffit maintenant !
Ce n’est pas lui qui a crié ces mots mais Gabriel. Son ami s’est approché d’eux et défie à présent Williams. Loin de se laisser décontenancer, ce dernier affiche même une mine amusée. Voire un peu admirative.
— Monsieur Lightman, vous avez décidé de vous joindre à la conversation semble-t-il.